Dernières mises à
jour: 26 Mars 2017. Parergon III de
Palmeira,Cap-Vert à Dakar,Sénégal
Sloop
classique, 50 pieds, plan Olin Stephens, appartenant
à « Z ».
Construit
en Afrique du Sud en 1942, restauré dans les années 1970
Longueur 16,1m,
Tirant d’eau 2,1m, Largeur 3,6m, Jauge brute 14,15tx
Non
motorisé
Equipage: Stan
& Pape
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Parergon
est un fameux plan Olin Stephens, construit en 1942 à Cape Town en Afrique du
Sud, puis acquis par l’ami Michel à Dakar dans les années 1973-74. Pour
donner une petite idée des qualités maritimes de ce voilier, disons seulement
qu’entre 1937 et 1980, l’architecte américain Olin Stephens a conçu de très
nombreux bateaux, dont huit des neuf vainqueurs de la Coupe de l'America. Michel,
néophyte en matière de voilier est rapidement devenu « loup de
mer » avec Parergon qu’il à fait vivre et naviguer jusqu’en 2015.
Ensemble ils ont frétillés de la quille entre l’Afrique de l’ouest, le
Brésil, le Venez, les Caraïbes… et vécu de bien fameuses aventures ! Depuis
les années 2002, date à laquelle j’ai connu Michel aux alentours de Dakar, et
jusqu’en 2015 le bateau naviguait en père peinard sur la grand’mare entre le
Cap-Vert et Dakar. A cette époque Michel, lorsqu’il n’était pas avec Josiane,
manœuvrait seul le bateau mais toujours sans moteur ! Parce qu’il avait
décidé que ce truc bruyant ne servait décidément à rien d’autre qu’à créer
frais et soucis … et depuis bien longtemps, cette masse de métal restait
inerte du fond du bateau et michel naviguait à la voile seulement. Vive le
vent ! L’arrivée
de Michel sur les mouillages était toujours un évènement suivi de près par
les bateaux présents. Car Palercon sous voile au milieu d’un mouillage un peu
encombré était plutôt impressionnant pour les autres… à vos pare-battages
Michel arrive ! Ceci étant, tout s’est toujours passé sans accrochages.
Bravo Michel !! Au
moins chaque 2 ans, Michel mettait Parergon à sec sur un des chariots de
Dakar pour carénage & entretien. Je pense pouvoir affirmer que les œuvres
vives étaient toujours en parfait état. En tout cas, dès qu’il repérait un
problème ou un bout de bois fatigué… Michel réparait, avec les moyens du bord
certes, mais toujours dans les règles de l’art ! Michel
est décédé en Décembre 2015. Depuis Parergon est sur ancre au mouillage de
Palmeira et attend tristement de reprendre vie. Le
27 Décembre 2016, j’apprends par l’ami Loïc que Parergon a un hauban
intermédiaire cassé, dérape dangereusement et commence à s’abimer sur
d’autres bateaux, notamment parce que les capverdiens du coin ont crus bon de
lui mettre à couple un autre voilier épave qui n’avais plus de corps mort… en
bref, si personne ne fait rien ça va rapidement mal finir pour Parergon!
Sans
attendre je contacte Virginie, héritière du bateau, pour connaitre ses
intentions. Elle et son frère souhaitent vendre car ils n’ont ni le temps ni
les moyens de s’occuper de l’engin. Je fais savoir à l’ami « Z »,
intéressé à acquérir Parergon pour lui donner une nouvelle vie, qu’il faut
agir vite pour sauver le bateau et donc faire une offre d’achat et le sécuriser
d’urgence… Vite fait, bien fait ! Virginie et « Z » tombent
d’accord sur la vente du bateau et parallèlement, l’ami Loïc met en œuvre la
« Palmeira connexion » pour le sécuriser sur son mouillage et
mettre fin aux dégâts…. Dès
que la paperasse de la vente du bateau sera claire, je n’aurai plus qu’à me
rendre à Palmeira pour redémarrer Parergon, l’amener à Dakar en l’état… afin
d’y envisager sa réfection pour le bonheur de son nouveau propriétaire! |
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Du 22/02
au 07/03 2017. |
Je prévois de me
rendre sur place avec mon voilier pour avoir
mon outillage et également amener quelques trucs utiles au
convoyage: une motopompe pour le cas ou coque et/ou le pont manquent
d’étanchéité (je m’attends à quelques misères sur la liaison coque pont et la
serre bauquière !), si possible au moins une batterie pour un minimum
d’instrument qui fonctionne (VHF, GPS, voire un PC ?), et assurer
également la charge d’un tel satellite pour les éventuelles urgences, un
petit groupe électrogène, un radeau de survie… Sont à prévoir : nettoyage évidemment, inspection des
œuvres vives et du safran, probable carénage sommaire à flot, contrôle du
gréement avec notamment une réparation
prévue sur une ferrure de hauban intermédiaire qui a cassé en tête de mat,
contrôle et réparation éventuelle des voiles (GV, génois sur enrouleur &
trinquette baumée) et manœuvres courantes… etc etc etc ! Le 21 Février, Pape et moi arrivons à Palmeira avec Chaka
après 60 heures de nav’ sans soucis depuis Dakar. Dès le lendemain
nous faisons une 1ère visite de Parergon. Le bateau est bien
mouillé (3ancres, dont 2 sur chaine en état très moyen et 1 sur bout), grand
désordre général à bord, à priori l’ensemble des effets perso de Michel sont là,
tout hyper poussiéreux, les fonds sont secs hormis un bon paquet d’huile de
vidange (et un peu d’eau à priori douce) dans les fonds (mais il parait que c’est bon pour les bois!), bordés en bon
état, tout ça est bien aéré depuis une quinzaine de jour… et il y a un peu de
bouleau en perspective pour naviguer en sécurité jusqu’à Dakar mais à
priori sans problème majeur pour cette 1ère nav’:
Pont fatigué (1 pli de contre plaqué de 10/12mm recouvert par 2 plis
croisés de bois massif de 8/10mm), barreaux du roof et quelques boiserie bien moisies (moisissure sèche)
essentiellement le plafond du roof : tout ça attendra Dakar pour être
retapé…
Ridoir de pataras HS : on tente
de réparer ça en atelier de tourneur/soudeur à Espargos. Faut dégripper ça et
refaire filtage inox pour la chape supérieure (ça va raccourcir la tige de vérin
d’à peu près 3cm… Si jamais on arrive pas à restaurer ça on posera en
solution temporaire un simple gros ridoir inox ou galva.
Galhauban intermédiaire tribord HS : la chaque d’accrochage
supérieure est cassée, au 2eme étage de barre de flèche. Il suffit de
démonter ça, souder et remettre en place.
Winchs du pied de mat grippés (GV, Génois, trinquette &
ris) et Manivelle
de winch de drisse métalique de la GV HS : tout ça est dégrippé et on fait fabriquer une
nouvelle manivelle inox dans l’atelier de tourneur/soudeur.
Fixations du balcon
arrière tribord HS: on va fixer les filières tribord sans ce balcon et on ne
se promènera pas à l’arrière du cockpit pendant la nav’ jusqu’à Dakar !
Rails d’écoute de génois sur les livets babord &
tribord quasi HS : y a donc risque d’arrachement du rail et du livet
avec probablement arrachement d’un bon morceau de pont ! On prévoit des
poulies volantes fixes reprises avec manilles et dynema sur cadènes
disponibles vers l’arrière.
Rail d’écoute de la trinquette bômée à renforcer : fixé par
boulons tout les 15cm sur à peu près 2 mètres. Pas de contreplaque ou
rondelle à l’intérieur sur des bois en piteuses état, du coût il y a risque
d’arrachement et de se retrouver avec joli gros trous dans le pont en avant
du mât…. On prévoit de poser contreplaques métal pour éviter la
mésaventure ! … et puis finalement en y regardant de plus près la voile
de trinquette à bord est trop grande pour cette bôme, on va donc la monter
sans bôme avec des écoutes libres.
La barre franche
semble OK, elle est à vérifier en plongée… car Loïc me dit qu’à la base de la
mêche de safran posée sur un énorme bois massif coté quille il y aurait de la
misère mais à priori sans problème vu la taille du morceau de bois en
question.
Le moteur inboard est un gros tas de rouille HS, l’arbre d’hélice
est désaccouplé du tourteau et maintenu par des bouts, le presse étoupe à
tresse est un gros paquet de rouille... on va donc faire route sans ces
accessoires!
L’annexe sur le pont est inutilisable avec un joli trou
sous la flottaison…. on va donc faire sans jusqu’à Dakar!
Le régulateur de vent « Ariès » semble OK en tout
cas on va tout faire pour qu’il le soit !
Côté chiffons : o
La grand voile à poste à l’air OK, elle est encore protégée
par un taud en très mauvais état… la voile doit donc être OK mais évidement à
vérifier dès qu’on pourra la hisser. Après vérification la voile est hyper
poussiéreuse mais bonne. Simplement un souci de gousset de 1ère latte forcée,
et des coulisseaux qui ne coulissent pas très bien. Les 3 ris sont
en place et opérationnels. o
Un yankee sur enrouleur est à poste, sa bande UV à l’air
OK… la toile doit donc être OK. L’enrouleur à l’air OK également… et est à
vérifier. Après vérification le yankee est ok, mais en sale état sur la chute
du coté du point d’écoute. Avec dons des réparations à prévoir mais en il
fera bien la route jusqu’à Dakar ! o
La trinquette est rangée en sac et au sec, elle doit donc
être OK. Après vérification elle est nickel et on l’utilisera en direct sans
bôme pour le moment… parce que la bordure de cette voile est plus grande que
sa bôme et du coup on ne voit pas bien comment utiliser la bôme avec cette voile. o
… o
Toutes les manœuvres courantes sont là et dans un état très
moyen mais bien suffisant pour la petite nav’ jusqu’à Dakar.
Un panneau solaire de 70 ou 80 watts est en place, et la petite batterie 70/80Ah
du bord est HS à 9volts. On pose les 2 batteries 100Ah neuve avec le
panneau solaire en direct, plus un convertisseur 12/220 volts de 1500 watts…
du coup on arrive à connecter la pompe de cale électrique qui est OK (la
pompe à main à l’air HS), quelques lumières intérieur… reste a voir si le
feux de mat fonctionne (a priori c’est le seul feux de nav’ disponible à
bord) ??
Côté électronique, il y a à peu près rien: o
une VHF mais apparemment sans antenne ? o
...
Le régulateur d’allure Ariès à l’air OK.
La gazinière marche… c’est cool on va même pouvoir se faire
à manger.
Pas de feux de route en état de fonctionner…. On a trouvé et restauré un p’tit feux à
pile blanc… ça suffira bien !
Un feux de mouillage en tête de mat en mauvais état : on répare ça avec
qqs fils & ampoules en tête de mat… du coup on aura aussi un feux de
mouillage qui nous permettra d’etre un peu mieux vu en mer !
Tous les passes coques sont pinochés .
Et c’est très bien car tous les passes coques et les vannes derrière (quand
il y en a !!) sont en très très mauvais état !! En plongée, et pour
le voyage on « dé-pinoche » un vide-vite de cockpit et l’évacuation
d’évier de la cuisine.
La réserve d'eau douce sous le carré est un réservoir à
priori en inox mais dans un sale état…. Aucune confiance on va pas s’en servir dans un premier
temps ! vive les bidons !!!
Coté carène, propre après nettoyage en plongée mais petit
souci !!
Au niveau de la quille à peu près exactement sous le mat… il manque une pièce
de bois énorme, apparemment celle qui fait le lien entre étrave et début de
quille avant le lest !!! L’ami Juan nous fait un joli petit film en « Go
Pro » de la carène… Et après inspection rapprochée intérieur et
extérieure et réflexion il ne semble y avoir aucun risque de voie d’eau pour
le moment… et le safran à l’air bien accroché, il faut donc seulement éviter
de tirer fort sur le bateau jusqu’à Dakar !!! ON VA DONC Y ALLER
MOLO et tout compte fait on a peut être bien fait de venir avec une
motopompe puissante pour le cas ou !!! Vidéo de la carène de l’étrave au
safran :
Un trou dans la quille à hauteur du
pied de mat, et le safran & l'arbre d'hélice :
Et un ptit plan à la mode de Michel, retrouvé dans le
bateau, qui permet de capter un peu mieux comment tout ça est assemblé. Bref tout va bien à bord ! Et on
est prêt au départ. La météo est un peu ventée ce week-end avec 20 / 25 kt de
NE et un peu de houle NNW à 3m. A partir de lundi 6/03 et jusqu’à la fin de
la semaine, 8 à 15kt prévu NNE… ce sera meilleur
pour faire la route sans trop secouer Parergon Problèmes
de paperassess ! Mais pour notre départ, la police maritime capverdienne ne
voit pas les choses comme prévu ! Dans un 1er temps, après 2 heures de
discussions, tout semble ok. La police nous tamponne nos passeports et nous
donne notre clearance de départ. Puis alors que je suis de retour au bateau
pour un départ dès le lendemain matin, la police revient et récupère acte de
francisation et clearance du bateau… ils ne sont plus d’accord ! Au vue des documents, le commandant de police de Sal,
demande des traductions en portugais & des authentifications par un
notaire d’ici de tous les documents présentés (lettre de convoyage, actes de
vente, acte de décès et acte notarial des héritiers de l’ancien propriétaire,
attestations diverses écrites par le copropriétaire et les héritiers)… je
fait donc traduire et authentifier tout ça ce qui prend déjà quelques jours. Puis au vue des traductions authentifiées, c’est maintenant
le commandant du port qui demande que les documents soient aussi authentifiés
par une autorité consulaire capverdienne en France ou française à
Dakar !!! grrrrrrrr…. J’appelle le consul honoraire de France à Mindelo,
qui passe gentiment un coup de fil au capitaine de port pour essayer
d’arrondir les angles. Mais rien n’y fait ! Il faut impérativement
passer par un consulat français pour certifier les actes de vente, acte
de décès et acte notarial d’héritage!! Aujourd’hui, mardi 14 mars j’attends un courrier DHL de
Dakar avec des pièces authentifiées par le consulat de France à Dakar, et un
autre courrier Chronopost de France avec des originaux d’acte de décès et
acte notarial qui eux ne peuvent pas être authentifiés par un consulat… vive
la paperasse !! Le départ pourrait
avoir lieu cette semaine avant le 18 mars et la météo reste encore propice. |
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Du 18/03
au 22/03 2017. |
Il
faut prévoir un minimum de 3 jours pour les 350 miles à parcourir… évidemment
bien plus selon vent puisque nous n’aurons pas de moteur .
Quoi qu'il en soit on ne va pas tirer trop fort sur le gréement et ménager la
bête ! Nous
pensions pouvoir prendre la mer dès le vendredi 03 mars …
reporté au 07, le temps de régler la paperasse en mode portugais, et d’avoir
une météo propice, du genre 8 à 15 nœuds de NE pendant 4 à 5 jours pour faire la route tranquille sans tirer
sur le bateau… puis encore reporté au 15 ou 16 mars le temps de recevoir des
documents authentifiés par le consulat de France à Dakar. Cette
histoire de paperasse nous a déjà fait perdre quasiment 2 semaines de
temps ! Finalement
la paperasse est claire le jeudi 16 mars et nous pourrions partir dès le
lendemain matin. Mais la météo du vendredi n’est pas terrible, avec un coup de
vent prévu a 25/30 nœuds… nous prévoyons donc un départ le samedi 18.
Samedi 18 mars : départ après aide en plongée par Guillaume le
vendredi puis Joao le samedi pour démêler les 2 mouillages. Remorqués par
Joao et Vincent, Palergon quitte le port. Nous envoyons la trinquette au
niveau de la digue du port pour nous éloignez de la côte et envoyer la GV un
peu plus loin. GV envoyé avec 1 ris et trinquette nous
faisons route babord amure pendant une petite heure puis, après empannage,
bâbord amure pour viser le sud de l'ile de Sal et Santa-Maria que nous
passons vers 13h00 à 7,5/8 nœuds avec un vent de 15 à 20 nœuds par le travers
quand on arrondi pour être en route direct vers Dakar à 350 miles. Funambule, notre bateau suiveur, un
Arpège skippé par Guillaume et Fanny nous suit. Mais nous l’avons déjà un peu
distancé… et ne sommes plus à portée VHF. Il faut dire que nous n’avons à
bord qu’une petite VHF portable qui semble n’avoir que 1 à 2 miles de portée… !
Dimanche 19 mars : à 12h00 la GV est déchirée du guindant à la chute bien au dessus du 3ème
ris !!! Nous sommes donc contraint de l’affalée
et faisons route sous trinquette seule à 1,5/2 nœuds ! La route va être longue… Funambule nous rattrape dans la journée
et nous propose par VHF de nous passer une petite grand-voile qu’il a en
réserve… bonne nouvelle ! Il fait donc la manœuvre d’approche, au vent de Parergon sur bâbord, à quelques mètres de nous
il nous envoi une bouée avec 20/30 mètres de bout et la grand voile attachée
en sac à l’extrémité. Manœuvre réussie ! Nous établissons cette petite
grand-voile… et la vitesse passe à 3,5/4 nœuds c’est bien mieux ! Mais
notre peu de toile (petite GV et trinquette) trop sur l’avant a du mal à nous
faire loffer. Nous devons conserver un angle de barre assez fort sous le vent
pour conserver un bon cap vers Dakar avec un vent de 12 à 15 nœuds par le
travers avant.
Lundi 20 mars : à 01h00 la barre ne répond
plus !!! Le bateau est au
15°41N 20°46W et fait route en suivant le vent par le travers, nous n’avons
pas la possibilité de remonter un peu au vent… Nous sommes à 205 miles de
Dakar dans le 105°, mais la route suivie à une vitesse de 4 nœuds nous emmène
entre la Gambie et la Casamance à 290 miles dans le 125°!! En début de journée notre bateau suiveur
n’est plus visible. Je prends contact avec Marc par téléphone satellite et
lui explique la situation et la nécessité d’organiser un remorquage vers
Dakar… Marc prend contact avec Dakar pour organiser ça. Raphaël propose de
venir nous récupérer avec son catamaran, Fontaine-Pageot Eleuthera de 60
pieds, pour un remorquage vers Dakar. Je lui transmet ma position et ma
position estimée pour un point de rencontre à 80 miles de Dakar dans le 270°
prévu Mardi vers 12h00. Le calcul de ce point de rencontre à pris
en compte un changement d’orientation du vent qui passerait du NE au N puis
au NNW et nous permettrait donc de remonter un peu vers Dakar…
Mardi 21 mars : à 01h00 du matin j’ai Raphaël au téléphone. Il
s’apprête à partir pour nous retrouver, mais il n’aura pas de téléphone
satellite, seulement une VHF et un bon radar… et il peut faire route à 8
nœuds, c’est mieux que rien ! Mais je lui rappelle que ma VHF n’a qu’une
très faible portée à moins de 2 miles... Raphaël prévoit d’être au point de
rencontre calculé vers 11h00 et de m’y attendre, je suis sensé arrivé à ce
point vers 12h00… A 11h30, le vent n’ayant pas viré au NNW
comme prévu, Parergon se trouve 18 miles dans le SW du point de rencontre
prévu !!! Espérons que Raphaël prenne en compte ce non changement de
vent au NNW et qu’il nous cherche au sud du point prévu, et aussi que son
radar marche bien ?! En attendant Parergon continue sa route
en suivant le vent au travers avant, avec une vitesse de 4,5 nœuds et une
route sur le fond à 110° car le vent commence à adonner un peu et à favoriser
une remontée du bateau au NW vers Dakar… nous somme à 95 miles de Dakar dans
le 85°… Et Funambule notre bateau suiveur n’est
toujours pas visible… ?? Ceci étant nous estimons que vers 16h00,
à vitesse et cap constant, Parergon sera à une dizaine de miles dans le sud
du point de rencontre prévu avec le cata de Raphaël… nous pourrons donc être
visible sur son radar ? A 13h45, nous apercevons une voile très
loin et petite sur l’horizon (à 10 ou 15 miles dans le nord et faisant
route vers l’ouest??), nous sommes par 14°27N 18°56W, soit à 14 miles dans le
SW du point de rencontre... il est donc possible que ce soit le cata de
Raphaël, pourvu qu’il nous voit ?…….. Nous avançons à 4,5 nœuds route au 110°
et seront à 14 miles au sud du point de rencontre dans moins de 2 heures… A 19h00, toujours personne en vue !
Nous sommes par 14°18N 18°40W, vitesse 3.5kt, route 125°. J’informe Marc par
sms satellite de la situation : nous faisons route vers le delta du
Saloum à 115 miles ou la rive sud de Gambie à 125 miles selon vents… et a
l’approche des hauts fonds nous auront la possibilité de mouiller une ancre
ou de se laisser dériver, à moins qu’une pirogue de passage puisse nous
remorquer… sait on jamais?! Marc me rappelle immédiatement et nous
convenons que je lui envoi ma position toutes les 2 heures afin qu’il puisse
la communiquer à Raphaël dès qu’il reprendra du réseau gsm…. De mon côté je
vais faire le maximum pour remonter un peu au vent (pas simple sans grand
voile efficace et sans barre !!) et pour ralentir l’allure sans pour
autant partir vers le sud (pas simple non plus par vent NE et avec les
courants dans cette zone !!). Bref tout va bien ? Et on espère un
peu que Raphaël va comprendre de lui-même que je suis plus au sud ?! A 21h00 position 14°16N 18°35W, vitesse
3.2noeuds, route 105°, visibilité supérieure à 10miles, ciel clair &
omelette paysanne ! Non mais on va q and même pas se laisser
aller ? A 22h30 appel VHF « Stan, Stan, Stan de Raph, Raph, Raph
est-ce que tu me reçois… ».
Raphaël nous a repérés ! Il est 4 miles derrière nous. On décide
ensemble de poursuivre la route comme ça en restant en contact VHF jusqu'au
matin pour organiser le remorquage. Ouf !!!
Mercredi 22 Mars : A 7h00 nous sommes 14°10N 17°59W, vitesse 4,8 à 5
nœuds, route 95°. Le vent un bien viré au NNW et forcit à 20/25 nœuds dans la
nuit, ce qui nous permis d’arrondir un peu notre route vers Dakar, nous
sommes maintenant à la latitude de Joal à 90 miles, soit à 44 miles de Dakar
dans le 47°. Mais notre petite grand voile de fortune a un peu souffert, elle
est déchiré sur 50 cm sur la chute… il faut dire qu’au « près » et
avec le poids de la bôme de Parergon nous lui avons demandé un peu trop d’effort !? Raphaël et son cata sont sur notre bâbord
à quelques centaines de mètres. Nous allons pouvoir organiser le remorquage
jusqu’à Dakar, et cela d’autant mieux que le vent devrait mollir dans la
journée ? Pour l’instant je pense préférable de
continuer notre route « au grés du vent » puisqu’elle nous
rapproche de Dakar… et que dans cette mer formée de 1,5 à 2m, le remorquage
ne va pas être facile ! A 10h00 le vent a molli, nous avons préparé de quoi amarré
les 2 remorques que Raphaël, Pierre, Mare & Fodé ont préparés à bord du
cata. Nous seront donc remorqué par une amarre sur chaque bord, passant par
les chaumards d’étrave et venant au pied de mat et reprises également sur les
2 winchs à l’arrière. Nous affalons la trinquette pour ralentir
à 1.5 nœuds, le cata nous approche au vent et à quelques mètres, Pierre nous
envoi une touline, on avale les 20 mètres de messager puis les 2 remorques…
on attache tout ça avec des bons vieux nœuds de chaise et le tour est joué ! Le
cata peut commencer à nous remorquer. A 10h30 nous sommes donc en remorque du
cata, en route direct vers Dakar à une vitesse de 3 nœuds. Progressivement le
vent continue à mollir et on accélère un peu à 4 nœuds. Dakar n’est plus qu’à
40 miles, nous devrions arrivé en baie de Hann aux alentours de 20h00 .
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Le 22 Mars 2017. |
·
Ce qui était
initialement prévu : Mouillage dans un premier temps à priori sur un
énorme corps mort du genre ancre de cargo de 300 kilos que l’ami Armand nous
à bricoler à Dakar et rapidement mise à
sec pour carénage et calfatage/peinture des bordés, puis remise à flot
probablement assez vite pour ne pas trop assécher les bordés puis continuer
la réfection à flot…. ·
Ce qui va se
passer : Mouillage sur corps le corps mort qu’Armand & co nous ont
préparés. Puis il va falloir envisager une mise à sec un peu plus longue car
outre le carénage et la réfection des bordés, il faut impérativement réparé
le safran (qui n’a tenu que 48h) , refaire le « saumon » de quille
(pièce de bois manquante entre étrave et quille), contrôler les boulons de
quille et l’ensemble de la carène… une fois que tout ça sera fait on pourra
envisager la remise à flot et la suite de la réfection du bateau ? Ça va
être sport ?!! A 22h20, on passe entre Gorée et Dakar
avec un petit contrôle d’identité au passage par la marine nationale
sénégalaise, puis traversée du chenal du port de commerce avec petite
priorité à un cargo sortant et un bateau de pêche entrant qui nous « oblige »
a stopper le convoi pour laisser passer. On reprend la route… la pointe de
bel air est là. Le mouillage derrière. Nous arrivons en baie de Hann remorqués
par le catamaran le 22 Mars à 23h00. Le cata qui nous a pris à couple pour la
manœuvre dans la zone de mouillage, essai de nous déposer gentiment sur notre
corps mort mais celui-ci n’est pas accessible à cause d’une pirogue de
pécheur mouillée à proximité avec une grande longueur de bout flottant
empêchant l’accès au corps mort… pas grave on se fait lâché à l’écart des
bateaux et à minuit nous sommes mouillé sur notre ancre CQR de 22kg et
40m de chaine de 10mm et on arrangera
ça demain pour prendre le corps mort. Ouf !!! Bien
content d’avoir ramené Parergon à Dakar et de contribuer à lui redonner une
nouvelle vie |