Dernières mises à
jour: 26 Mars 2017. Parergon III de
Palmeira,Cap-Vert à Dakar,Sénégal
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Parergon
est un fameux plan Olin Stephens, construit en 1942 à Cape Town en Afrique du
Sud, puis acquis par l’ami Michel à Dakar dans les années 1973-74. Pour
donner une petite idée des qualités maritimes de ce voilier, disons seulement
qu’entre 1937 et 1980, l’architecte américain Olin Stephens a conçu de très
nombreux bateaux, dont huit des neuf vainqueurs de la Coupe de l'America. Michel,
néophyte en matière de voilier est rapidement devenu « loup de
mer » avec Parergon qu’il à fait vivre et naviguer jusqu’en 2015.
Ensemble ils ont frétillés de la quille entre l’Afrique de l’ouest, le
Brésil, le Venez, les Caraïbes… et vécu de bien fameuses aventures ! Depuis
les années 2002, date à laquelle j’ai connu Michel aux alentours de Dakar, et
jusqu’en 2015 le bateau naviguait en père peinard sur la grand’mare entre le
Cap-Vert et Dakar. A cette époque Michel, lorsqu’il n’était pas avec Josiane,
manœuvrait seul le bateau mais toujours sans moteur ! Parce qu’il avait
décidé que ce truc bruyant ne servait décidément à rien d’autre qu’à créer
frais et soucis … et depuis bien longtemps, cette masse de métal restait
inerte du fond du bateau et michel naviguait à la voile seulement. Vive le
vent ! L’arrivée
de Michel sur les mouillages était toujours un évènement suivi de près par
les bateaux présents. Car Palercon sous voile au milieu d’un mouillage un peu
encombré était plutôt impressionnant pour les autres… à vos pare-battages
Michel arrive ! Ceci étant, tout s’est toujours passé sans accrochages Au
moins chaque 2 ans, Michel mettait Parergon à sec sur un des chariots de
Dakar pour carénage & entretien. Je pense pouvoir affirmer que les œuvres
vives étaient toujours en parfait état. En tout cas, dès qu’il repérait un
problème ou un bout de bois fatigué… Michel réparait, avec les moyens du bord
certes, mais toujours dans les règles de l’art ! Michel
est décédé en Décembre 2015. Depuis Parergon est sur ancre au mouillage de
Palmeira et attend tristement de reprendre vie. Le
27 Décembre 2016, j’apprends par l’ami Loïc que Parergon a un hauban
intermédiaire cassé, dérape dangereusement et commence à s’abimer sur
d’autres bateaux, notamment parce que les capverdiens du coin ont crus bon de
lui mettre à couple un autre voilier épave qui n’avais plus de corps mort… en
bref, si personne ne fait rien ça va rapidement mal finir pour Parergon!
Sans
attendre je contacte Virginie, héritière du bateau, pour connaitre ses
intentions. Elle et son frère souhaitent vendre car ils n’ont ni le temps ni
les moyens de s’occuper de l’engin. Je fais savoir à l’ami « Z »,
intéressé à acquérir Parergon pour lui donner une nouvelle vie, qu’il faut
agir vite pour sauver le bateau et donc faire une offre d’achat et le sécuriser
d’urgence… Vite fait, bien fait ! Virginie et « Z » tombent
d’accord sur la vente du bateau et parallèlement, l’ami Loïc met en œuvre la
« Palmeira connexion » pour le sécuriser sur son mouillage et
mettre fin aux dégâts…. Dès
que la paperasse de la vente du bateau sera claire, je n’aurai plus qu’à me
rendre à Palmeira pour redémarrer Parergon, l’amener à Dakar en l’état… afin
d’y envisager sa réfection pour le bonheur de son nouveau propriétaire! |
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Du 22/02
au 07/03 2017. |
Je prévois de me
rendre sur place avec mon voilier pour avoir
mon outillage et également amener quelques trucs utiles au
convoyage: une motopompe pour le cas ou coque et/ou le pont manquent
d’étanchéité (je m’attends à quelques misères sur la liaison coque pont et la
serre bauquière !), si possible au moins une batterie pour un minimum
d’instrument qui fonctionne (VHF, GPS, voire un PC ?), et assurer
également la charge d’un tel satellite pour les éventuelles urgences, un
petit groupe électrogène, un radeau de survie… Sont à prévoir : nettoyage évidemment, inspection des
œuvres vives et du safran, probable carénage sommaire à flot, contrôle du
gréement avec notamment une réparation
prévue sur une ferrure de hauban intermédiaire qui a cassé en tête de mat,
contrôle et réparation éventuelle des voiles (GV, génois sur enrouleur &
trinquette baumée) et manœuvres courantes… etc etc etc !
o
La grand voile à poste à l’air OK, elle est encore protégée
par un taud en très mauvais état… la voile doit donc être OK mais évidement à
vérifier dès qu’on pourra la hisser. Après vérification la voile est hyper
poussiéreuse mais bonne. Simplement un souci de gousset de 1ère latte forcée,
et des coulisseaux qui ne coulissent pas très bien. Les 3 ris sont
en place et opérationnels. o
Un yankee sur enrouleur est à poste, sa bande UV à l’air
OK… la toile doit donc être OK. L’enrouleur à l’air OK également… et est à
vérifier. Après vérification le yankee est ok, mais en sale état sur la chute
du coté du point d’écoute. Avec dons des réparations à prévoir mais en il
fera bien la route jusqu’à Dakar ! o
La trinquette est rangée en sac et au sec, elle doit donc
être OK. Après vérification elle est nickel et on l’utilisera en direct sans
bôme pour le moment… parce que la bordure de cette voile est plus grande que
sa bôme et du coup on ne voit pas bien comment utiliser la bôme avec cette voile. o
… o
Toutes les manœuvres courantes sont là et dans un état très
moyen mais bien suffisant pour la petite nav’ jusqu’à Dakar.
o
une VHF mais apparemment sans antenne ? o
...
Vidéo de la carène de l’étrave au
safran :
Un trou dans la quille à hauteur du
pied de mat, et le safran & l'arbre d'hélice :
Bref tout va bien à bord ! Et on
est prêt au départ. La météo est un peu ventée ce week-end avec 20 / 25 kt de
NE et un peu de houle NNW à 3m. A partir de lundi 6/03 et jusqu’à la fin de
la semaine, 8 à 15kt prévu NNE… Problèmes
de paperassess ! Mais pour notre départ, la police maritime capverdienne ne
voit pas les choses comme prévu ! Dans un 1er temps, après 2 heures de
discussions, tout semble ok. La police nous tamponne nos passeports et nous
donne notre clearance de départ. Puis alors que je suis de retour au bateau
pour un départ dès le lendemain matin, la police revient et récupère acte de
francisation et clearance du bateau… ils ne sont plus d’accord ! Au vue des documents, le commandant de police de Sal,
demande des traductions en portugais & des authentifications par un
notaire d’ici de tous les documents présentés (lettre de convoyage, actes de
vente, acte de décès et acte notarial des héritiers de l’ancien propriétaire,
attestations diverses écrites par le copropriétaire et les héritiers)… je
fait donc traduire et authentifier tout ça ce qui prend déjà quelques jours. Puis au vue des traductions authentifiées, c’est maintenant
le commandant du port qui demande que les documents soient aussi authentifiés
par une autorité consulaire capverdienne en France ou française à
Dakar !!! grrrrrrrr…. J’appelle le consul honoraire de France à Mindelo,
qui passe gentiment un coup de fil au capitaine de port pour essayer
d’arrondir les angles. Mais rien n’y fait ! Il faut impérativement
passer par un consulat français pour certifier les actes de vente, acte
de décès et acte notarial d’héritage!! Aujourd’hui, mardi 14 mars j’attends un courrier DHL de
Dakar avec des pièces authentifiées par le consulat de France à Dakar, et un
autre courrier Chronopost de France avec des originaux d’acte de décès et
acte notarial qui eux ne peuvent pas être authentifiés par un consulat… vive
la paperasse !!
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Du 18/03
au 22/03 2017. |
Il
faut prévoir un minimum de 3 jours pour les 350 miles à parcourir… évidemment
bien plus selon vent puisque nous n’aurons pas de moteur Nous
pensions pouvoir prendre la mer dès le vendredi 03 mars Cette
histoire de paperasse nous a déjà fait perdre quasiment 2 semaines de
temps ! Finalement
la paperasse est claire le jeudi 16 mars et nous pourrions partir dès le
lendemain matin. Mais la météo du vendredi n’est pas terrible, avec un coup de
vent prévu a 25/30 nœuds… nous prévoyons donc un départ le samedi 18.
GV envoyé avec 1 ris et trinquette nous
faisons route babord amure pendant une petite heure puis, après empannage,
bâbord amure pour viser le sud de l'ile de Sal et Santa-Maria que nous
passons vers 13h00 à 7,5/8 nœuds avec un vent de 15 à 20 nœuds par le travers
quand on arrondi pour être en route direct vers Dakar à 350 miles. Funambule, notre bateau suiveur, un
Arpège skippé par Guillaume et Fanny nous suit. Mais nous l’avons déjà un peu
distancé… et ne sommes plus à portée VHF. Il faut dire que nous n’avons à
bord qu’une petite VHF portable qui semble n’avoir que 1 à 2 miles de portée… !
Funambule nous rattrape dans la journée
et nous propose par VHF de nous passer une petite grand-voile qu’il a en
réserve… bonne nouvelle ! Il fait donc la manœuvre d’approche, Nous établissons cette petite
grand-voile… et la vitesse passe à 3,5/4 nœuds c’est bien mieux ! Mais
notre peu de toile (petite GV et trinquette) trop sur l’avant a du mal à nous
faire loffer. Nous devons conserver un angle de barre assez fort sous le vent
pour conserver un bon cap vers Dakar avec un vent de 12 à 15 nœuds par le
travers avant.
En début de journée notre bateau suiveur
n’est plus visible. Je prends contact avec Marc par téléphone satellite et
lui explique la situation et la nécessité d’organiser un remorquage vers
Dakar… Marc prend contact avec Dakar pour organiser ça. Raphaël propose de
venir nous récupérer avec son catamaran, Fontaine-Pageot Eleuthera de 60
pieds, pour un remorquage vers Dakar. Je lui transmet ma position et ma
position estimée pour un point de rencontre à 80 miles de Dakar dans le 270°
prévu Mardi vers 12h00. Le calcul de ce point de rencontre à pris
en compte un changement d’orientation du vent qui passerait du NE au N puis
au NNW et nous permettrait donc de remonter un peu vers Dakar…
Raphaël prévoit d’être au point de
rencontre calculé vers 11h00 et de m’y attendre, je suis sensé arrivé à ce
point vers 12h00… A 11h30, le vent n’ayant pas viré au NNW
comme prévu, Parergon se trouve 18 miles dans le SW du point de rencontre
prévu !!! Espérons que Raphaël prenne en compte ce non changement de
vent au NNW et qu’il nous cherche au sud du point prévu, et aussi que son
radar marche bien ?! En attendant Parergon continue sa route
en suivant le vent au travers avant, avec une vitesse de 4,5 nœuds et une
route sur le fond à 110° car le vent commence à adonner un peu et à favoriser
une remontée du bateau au NW vers Dakar… nous somme à 95 miles de Dakar dans
le 85°… Et Funambule notre bateau suiveur n’est
toujours pas visible… ?? Ceci étant nous estimons que vers 16h00,
à vitesse et cap constant, Parergon sera à une dizaine de miles dans le sud
du point de rencontre prévu avec le cata de Raphaël… nous pourrons donc être
visible sur son radar ? A 13h45, nous apercevons une voile très
loin et petite sur l’horizon (à 10 ou 15 miles dans le nord et faisant
route vers l’ouest??), nous sommes par 14°27N 18°56W, soit à 14 miles dans le
SW du point de rencontre... il est donc possible que ce soit le cata de
Raphaël, pourvu qu’il nous voit ?…….. Nous avançons à 4,5 nœuds route au 110°
et seront à 14 miles au sud du point de rencontre dans moins de 2 heures… A 19h00, toujours personne en vue !
Nous sommes par 14°18N 18°40W, vitesse 3.5kt, route 125°. J’informe Marc par
sms satellite de la situation : nous faisons route vers le delta du
Saloum à 115 miles ou la rive sud de Gambie à 125 miles selon vents… et a
l’approche des hauts fonds nous auront la possibilité de mouiller une ancre
ou de se laisser dériver, à moins qu’une pirogue de passage puisse nous
remorquer… sait on jamais?! Marc me rappelle immédiatement et nous
convenons que je lui envoi ma position toutes les 2 heures afin qu’il puisse
la communiquer à Raphaël dès qu’il reprendra du réseau gsm…. De mon côté je
vais faire le maximum pour remonter un peu au vent (pas simple sans grand
voile efficace et sans barre !!) et pour ralentir l’allure sans pour
autant partir vers le sud (pas simple non plus par vent NE et avec les
courants dans cette zone !!). Bref tout va bien ? Et on espère un
peu que Raphaël va comprendre de lui-même que je suis plus au sud A 21h00 position 14°16N 18°35W, vitesse
3.2noeuds, route 105°, visibilité supérieure à 10miles, ciel clair &
omelette paysanne ! Non mais on va q and même pas se laisser
aller ? A 22h30 appel VHF « Stan, Stan, Stan de Raph, Raph, Raph
est-ce que tu me reçois… »
Raphaël et son cata sont sur notre bâbord
à quelques centaines de mètres. Nous allons pouvoir organiser le remorquage
jusqu’à Dakar, et cela d’autant mieux que le vent devrait mollir dans la
journée ? Pour l’instant je pense préférable de
continuer notre route « au grés du vent » puisqu’elle nous
rapproche de Dakar… et que dans cette mer formée de 1,5 à 2m, le remorquage
ne va pas être facile !
Nous affalons la trinquette pour ralentir
à 1.5 nœuds, le cata nous approche au vent et à quelques mètres, Pierre nous
envoi une touline, on avale les 20 mètres de messager puis les 2 remorques…
on attache tout ça avec des A 10h30 nous sommes donc en remorque du
cata, en route direct vers Dakar à une vitesse de 3 nœuds. Progressivement le
vent continue à mollir et on accélère un peu à 4 nœuds. Dakar n’est plus qu’à
40 miles, nous devrions arrivé en baie de Hann aux alentours de 20h00
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Le 22 Mars 2017. |
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Ce qui était
initialement prévu : Mouillage dans un premier temps à priori sur un
énorme corps mort du genre ancre de cargo de 300 kilos que l’ami Armand nous
à bricoler à Dakar ·
Ce qui va se
passer : Mouillage sur corps le corps mort qu’Armand & co nous ont
préparés. Puis il va falloir envisager une mise à sec un peu plus longue car
outre le carénage et la réfection des bordés, il faut impérativement réparé
le safran (qui n’a tenu que 48h) , refaire le « saumon » de quille
(pièce de bois manquante entre étrave et quille), contrôler les boulons de
quille et l’ensemble de la carène… une fois que tout ça sera fait on pourra
envisager la remise à flot et la suite de la réfection du bateau ? Ça va
être sport ?!! A 22h20, on passe entre Gorée et Dakar
avec un petit contrôle d’identité au passage par la marine nationale
sénégalaise, puis traversée du chenal du port de commerce avec petite
priorité à un cargo sortant et un bateau de pêche entrant qui nous « oblige »
a stopper le convoi pour laisser passer. On reprend la route… la pointe de
bel air est là. Le mouillage derrière Nous arrivons en baie de Hann remorqués
par le catamaran le 22 Mars à 23h00. Le cata qui nous a pris à couple pour la
manœuvre dans la zone de mouillage, essai de nous déposer gentiment sur notre
corps mort mais celui-ci n’est pas accessible à cause d’une pirogue de
pécheur mouillée à proximité avec une grande longueur de bout flottant
empêchant l’accès au corps mort… pas grave on se fait lâché à l’écart des
bateaux et à minuit nous sommes mouillé sur notre ancre CQR de 22kg et
40m de chaine de 10mm et on arrangera
ça demain pour prendre le corps mort. Ouf !!! Bien
content d’avoir ramené Parergon à Dakar et de contribuer à lui redonner une
nouvelle vie |